keyboard_arrow_left LES MISÉRABLES

Le roman monstre de Victor Hugo fait partie de ces œuvres que l’on connait sans forcément les avoir lues et dont les personnages sont presque tous devenus des noms communs. Pour Eric Devanthéry, il n’existe pas d’autre roman français qui décrive mieux le peuple que Les Misérables. Dans cette adaptation, le metteur en scène a souhaité proposer une traversée, un emportement vers les aspirations des pauvres gens, qu’ils se nomment Jean Valjean ou Javert, Cosette ou Thénardier, Marius ou Fantine. A la fois narrateurs, commentateurs et personnages, les sept comédiens racontent, incarnent, évoquent, prêtent leur voix à tous ces misérables. Ils se changent à vue en tirant leurs costumes parmi la soixantaine accrochés dans les cintres. Cette narration multiple apporte le dynamisme nécessaire pour suivre cette épopée sans jamais en perdre le fil. Ils chantent aussi parfois, des titres d’aujourd’hui, qui parlent de mobilisation et d’amour. On retiendra par exemple le puissant Aux armes et cætera de Melissmell, le bouleversant Mistral gagnant de Renaud, ou l’hilarant Moustache de Philippe Katerine, en référence au physique ingrat de la mère Thénardier. Sans dénaturer le texte, Eric Devanthéry a su extraire et rehausser l’essentiel de l’un des plus grands romans mélodramatique et poétique, policier et social du XIXᵉ siècle.